BONIFAS Robert
Né le 26 janvier 1926 à Abeilhan (Hérault), mort en déportation le 8 avril 1945 au camp de Buchenwald (Allemagne) ; étudiant en médecine à la faculté de Montpellier (Hérault) ; résistant affilié au mouvement Combat et dans les Mouvements unis de la Résistance (MUR).



Fils de Germain, enseignant, d’Élisabeth nés en 1900 et 1902 à Abeilhan, Robert Bonifas naquit dans la famille d’un enseignant : son père, d’abord instituteur devint professeur d’éducation physique au lycée de Montpellier (Hérault). La famille vivait sous la figure tutélaire de grands parents charismatiques, marqués, du côté paternel par le protestantisme, et du côté maternel par la religion juive et le socialisme.
Robert Bonifas effectua sa scolarité au lycée Joffre de Montpellier puis entama des études de médecines dans la faculté de la capitale languedocienne. Il était un élève brillant passionné par les sciences et doué pour les activités physiques et sportives qu’il aimait pratiquer avec son père.
Il entra dans la Résistance en 1942, alors qu’il était à peine âgé de seize ans. Marqué par la figure de ses grands-pères, Robert Bonifas était aussi sensible au patriotisme et à un certain romantisme. Il devint chef du secteur de la gare à Montpellier, où il résidait, pour le mouvement Combat et les Mouvements unis de la Résistance (MUR) pour lesquels il devint agent de liaison du chef de Région. Il fonda, et anima, des groupes ruraux de résistance dans vingt et un villages de l’Hérault. Lorsqu’il entra à la faculté de médecine, il y constitua un groupe du mouvement Combat.
Diffusant la propagande antinazie, Robert Bonifas organisa notamment un enlèvement d’armes, jugé « audacieux » par ses pairs, dans la ville de Montpellier. La « prise » fut ensuite cachée au domicile familial et enterrée dans le jardin. Après avoir été dénoncé par un agent infiltré, il fut arrêté, avec d’autres résistants du secteur sud de Montpellier, par les Allemands le 21 mai 1944 au domicile d’un voisin chez lequel il logeait, avec son père lui aussi entré dans la Résistance, après que le domicile familial fut réquisitionné par la Luftwaffe.
Après deux semaines d’emprisonnement et de torture, Robert et son père furent déportés vers le camp de Neuengamme, puis, à partir de juillet 1944, au camp de Sachsenhausen avant d’être transférés à la fin janvier 1945 au camp de Buchenwald. Robert Bonifas y mourut le 8 avril alors que son père fut libéré quelques jours plus tard.
Outre son père, Robert Bonifas fut à l’origine de l’entrée en résistance de sa cousine Suzanne Barron née en 1925 qui devint agent de liaison.
Robert Bonifas fut homologué comme lieutenant FFI et décoré à titre posthume de la Légion d’honneur, de la Croix de guerre avec palmes et de la Médaille de la Résistance. Son souvenir est rappelé par les plaques commémoratives du lycée Joffre et de la faculté de médecine.

SOURCES : Archives familiales. — Midi-Libre, 6 décembre 2005. — Renseignements fournis par Jean-Pierre Bonifas (questionnaire, février 2006).

Pierre SCHILL